12 bis- Portrait Chinois
Vous ne me connaissez pas ou seulement un peu ? Découvrez une des multiples facettes de ma personnalité, sous la plume de la talentueuse Thelma. Vous me connaissez déjà ou pensez me connaître ? Préparez vous à être surpris...
Bonjour,
Aujourd’hui c’est moi, Thelma, qui vais vous raconter la vie d’Alix, cette amie incroyable dont je vous propose de faire « un portrait chinois » parce que c’est un classique des enseignants et parce que la Chine est le pays de cœur d’Alix. Vous êtes prêts ? C’est parti…
Bienvenue sur : La Vie d'Alix
Si Alix était une personnalité historique ce serait Aliénor d’Aquitaine, pour sa beauté naturelle, son raffinement intellectuel et sa détermination légendaire. C’est vrai qu’la première fois que j’l’ai vue, j’l’ai trouvée aussi belle que pimbêche avec sa bouche pincée, son air sérieux et son dos droit, et puis j’me suis toujours méfiée des élèves qui se mettent dans les premiers rangs le jour de la rentrée, j’pensais qu’elle voulait se faire bien voir, s’mettre en lumière. Je la croyais sûre d’elle, avec son profil parfait et son fameux long nez si élégant, elle me faisait penser à une dame de l’époque médiévale et j’l’aurais bien imaginée avec une collerette ou un hennin, c’était drôle d’apprendre bien plus tard sa passion pour l’Histoire des rois de France, si vous saviez la quantité de notes, de schémas et de frises qu’elle a réalisés sur le sujet, c’est vraiment épatant !
Si Alix était un plat ce serait une pièce montée garnie à la pâte d’amande, déjà parce qu’elle sait les faire et ça c’est balèze mais aussi parce qu’elle a gravi beaucoup de paliers avant de mener la vie qu’elle a aujourd’hui, toujours gourmande de nouveautés à découvrir. Et puis vous savez déjà que notre relation s’est renforcée à base de goûters plus ou moins improvisés, où la pâtisserie était le prétexte à la rencontre amicale… ou peut-être le contraire ! Je me souviens dans ces moments-là, comme j’avais l’cœur léger quand j’allais la rejoindre en traversant le pont de la Motte rouge à Nantes, mon petit carton blanc à la main, je me disais « ça, ça va faire de super souvenirs plus tard ».
Si Alix était une chanson ce serait « les valses de Vienne » de François Feldman, une chanson désuète, romantique et mélancolique qu’elle chantonnait souvent quand on était étudiantes et qui passait sur « Nostalgie » une radio réservée aux vieilles générations, qui a un certain charme mais qu’on n’assume pas forcément d’écouter quand on a vingt ans. Je me suis vite reconnue dans ce goût pour le suranné, qu’on partage aussi pour les salons de thé à l’anglaise, on est d’ailleurs allées deux fois à Londres ensemble ! Bref, moi qui aimais déjà la poésie, les cartes postales et Dalida, j’avais trouvé une partenaire idéale.
Si Alix était un objet ce serait une boule à facettes, pas parce qu’elle ressemble à une boule non, ce serait vache et faux à la fois, mais parce que sous une apparence plutôt lisse, elle brille de multiples personnalités. Si vous saviez toutes les formes sous lesquelles je l’ai connue… je pourrais dédier un épisode entier à ses changements de couleurs de cheveux. Pendant des années elle portait des jupes en dentelles et des fleurs agrémentaient ses coiffures toujours élaborées, elle assortissait ses tenues, des bijoux jusqu’aux chaussures : le cliché de la Française à l’apparence toujours soignée mais jamais vulgaire. Aujourd’hui quand j’vois Alix à travers mon écran : sans maquillage, son bonnet vissé sur la tête, avec ses longs cheveux et son sourire comme seuls ornements, je trouve qu’elle rayonne encore plus, dans cette féminité simple et naturelle qui lui va comme un gant. Oui parce que déjà à l’époque où elle avait l’air d’une princesse, elle abritait un cœur de camionneuse de l’extrême, prête à sillonner les routes et à renverser les obstacles sur son passage. Mis à part ses personnalités multiples, Alix serait une boule à facettes, parce que son caractère intense et festif a fait briller mes plus folles soirées.
Si Alix était un animal ce serait un écureuil, même si elle adore les chats avec lesquels elle partage un certain goût pour l’indépendance, j’ai choisi ce petit animal des bois parce qu’il a une sacrée manie qui consiste à conserver dans des cachettes tous les trésors qu’il amasse au cours de la journée. Et comme lui, Alix est une vraie collectionneuse ! Chaque rencontre, sortie, moment marquant de son existence est documenté ou compilé dans des carnets, des boîtes ou même des notes audio, dont ce podcast fait partie d’ailleurs. Je conserve certains de ses carnets depuis qu’elle est partie vivre à l’étranger, le fait qu’elle m’en laisse la garde est d’ailleurs le signe de la grande confiance qu’on s’accorde l’une à l’autre. Elle sait que je ne vais pas fouiller et surtout que je connais déjà une bonne part de ses secrets ! On en partage même quelques-uns, soigneusement dissimulés sous des illustrations en trompe-l’œil. C’est émouvant pour moi de savoir que je suis inscrite au détour des pages de ces bientôt quinze années d’amitié où nos voix et nos vies se sont entremêlées, qu’on ait vécu à quelques centaines de mètres ou à des milliers de kilomètres l’une de l’autre.
Enfin si Alix était un livre ce serait « Jonathan Livingston le goëland », de Richard Bach, un auteur américain, parce que c’est un récit anglophone qui l’a marquée dans sa jeunesse et qui lui correspond parfaitement. En voici un résumé trouvé sur internet : « Jonathan Livingston n'est pas un goéland comme les autres. Sa seule passion : voler toujours plus haut et plus vite, pour être libre. Mais cet original qui ne se contente pas de voler pour se nourrir ne plaît guère à la communauté des goélands. Condamné à l'exil, seul, Jonathan poursuit ses découvertes, sans peur, sans colère. Il est seulement triste de ne pouvoir les partager, jusqu'au jour où il rencontre des amis... Jonathan apprend alors à briser les chaînes qui emprisonnent son corps et ses pensées. Un hymne à l'amour et à la liberté ! » Quand j’y pense, ça sonne comme une prédiction, et puis tu as eu l’étrange idée d’abandonner ce livre sur un banc, l’année de notre rencontre, dans un jardin public d’Angers où notre professeur d’Anglais nous initiait au principe du livre voyageur et tu te souviens ?
C’est moi qui l’ai trouvé.